De la fragilité des Gémeurs

"Les personnes sous respirateur ou avec des risques de complication de santé peuvent être perçues comme un public particulièrement fragile mais c’est également le cas des personnes vivant avec un handicap psychique ou cognitif pour lesquels le lien social est très compliqué à réorganiser dans ce contexte (et sa rupture peut aussi être source de mortalité). Pour ces publics, et en particulier les personnes autistes, la rupture des routines peut être encore plus anxiogène que pour le reste de la population. Les règles de confinement peuvent être très compliquées à respecter ou mettre en difficulté de nombreuses familles dont au moins l’un des membres présente des troubles du déficit de l’attention (TDAH), une hyperactivité, des comportement-défis (appelés également comportement-problèmes) ou plus largement des troubles du comportement. Pour les proches aidants, elles peuvent entrer en tension avec leur besoin de répit ou d’hospitalisation. Certaines personnes, notamment déficientes intellectuelles ou avec des troubles de la mémoire, montrent également une difficulté à comprendre et à retenir les messages. Les effets mentionnés par les personnes ou les proches peuvent être, par exemple, un accroissement limité du stress, mais également une difficulté à s’approprier seul, les gestes barrières. La gestion des mesures de protection des personnes majeures et des mesures de protection de l’enfance peut devenir très problématique dans ce contexte. Le confinement collectif « imposé » dans des établissements pénitentiaires (une personne détenue sur quatre souffrirait de troubles psychotiques)[3] ou des établissements médico-sociaux (en particulier lorsque le nombre de personnels est réduit de manière trop importante) sont aussi des sources d’angoisse pour les personnes et les professionnels. D’autres situations "invisibles" peuvent montrer toute l’ambivalence du confinement au regard des conditions de vie de certaines personnes en situation de handicap, âgées dépendantes ou aidantes qui, par ailleurs, peuvent également avoir des difficultés sociales, avoir des risques de violence domestique, être dans un logement insalubre ou sans domicile."
Extrait d’un post Linkein de Cyril Desjeux