Daphnée Babin, bénévole pendant 8 ans au GEM L’harmonie(Morbihan)

devenue formatrice pair aidante au GHU de Paris

Extrait des actes du colloque Expair Rennes octobre 2018

Daphnée Babin est une jeune femme de Bretagne. Après une expérience de bénévolat au GEM L’harmonie pendant 8 ans, elle a également été pair‐aidante trois années durant. Actuellement, Daphnée Babin est coformatrice pour le laboratoire de recherche du GHU psychiatrie et neurosciences à Paris.

Je suis devenue pair‐aidante suite à un long chemin professionnel et pour plusieurs raisons. Plus jeune, je voulais devenir éducatrice spécialisée. J’ai réussi un concours d’entrée dans un institut de formation en travail social et je suis rentrée en formation. Mais je suis tombée malade. Le psychiatre qui me suivait alors, m’a dit de changer de domaine d’activité en raison du stress. Cela ne me convenait pas, j’aimais cette activité d’accompagner des personnes.
Une autre de mes motivations est le constat qu’en tant que personne souffrant de troubles psychiques, nous sommes souvent amenés à faire des choix ayant des conséquences sur nos vies, comme tout le monde. Cependant notre fragilité ne nous aide pas toujours à faire des choix qui nous correspondent vraiment… Nous pourrions mieux anticiper, parfois avec un accompagnement aidant à mettre en évidence les conséquences de ces choix. Par exemple : choisir des relations constructives, choisir de rester sous Allocation Adulte Handicapé ou pas, changer de logement ou pas en cas d’insalubrité ou autre, etc. Il existe des dispositifs pour les personnes très handicapées mais peu pour ceux qui sont entre les valides et les personnes plus handicapées. Ce constat m’a donné envie de me former dans un premier temps, puis d’amorcer le travail de pair‐aidance dans le cadre du collectif Pros Pairs.
C’est pour ces deux raisons au moins que je me suis engagée dans ce dispositif. Cette pratique de la pair‐aidance m’a paru intéressante sous divers angles : le fait que je sois concernée par les problématiques des personnes que je rencontre crée un lien spécifique (facilitant la relation ou pas). Les évaluations révèlent que la pair‐aidance apporte de l’espoir aux personnes concernées mais également aux professionnels."