En quoi l’irruption du coronavirus a-t-il impacté le fonctionnement des GEMs ?

20-03-2019 9h am

Extrait d’un interview paru dans Handitec le 29 mars
L’interview complet

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En début de semaine, l’État a décidé du jour au lendemain de leur fermeture totale. L’événement n’est pas totalement inédit puisque beaucoup de GEMs ferment leur porte pendant quelques semaines durant l’été.
Mais tout cela se prépare des semaines à l‘avance, des consignes de sécurité sont mises en place pour éviter top de casse, les gémeurs les plus fragiles étant mis à l’abri, parfois accueillis à l’hôpital pendant la fermeture du GEM.
Là, ça c’est fait du jour au lendemain, avec le même régime pour tout le monde, que ça passe ou que ça casse.
À la place, les animateurs assurent un accueil téléphonique et appellent les adhérents les plus fragiles pour s’assurer que tout va bien pour eux et aussi souvent pour les rassurer.
Quand on vit tout seul, ce qui est le cas aujourd’hui de la majorité des Gémeurs, dans des conditions relativement précaires, un tel événement peut déclencher de grandes crises d’angoisse, voire de graves "pétages de plomb".
C’est pour ça que, malgré le confinement, il est important de maintenir le lien par tous les moyens possibles.
Le téléphone ça va, quasiment tout le monde en possède un. En revanche, plus de la moitié des gémeurs sans doute n’ont pas d’accès Internet, ce qui ne va pas faciliter les choses.
Parce que le problème c’est que tout ferme : à part le GEM, ces personnes avaient quand même accès à d’autres lieux de socialité : les restos du cœur, les délégations de la Croix Rouge française…
Aujourd’hui, il n’y a plus rien. Il se trouve que j’ai été le spécialiste il y a trente ans de l’aide psychologique en Europe. Je connais donc un peu les avantages et les limites de ce type de prise en charge de l’urgence.
Il faut voir cependant que cela ne concerne que 25 000 personnes, dont 5 000 uniquement, ceux pour qui le GEM est le dernier lien à la société, sont en état de grave risque.
Pour eux ça risque d’entraîner des tentatives de suicide et des hospitalisations en urgence que les GEMs permettaient d’éviter jusque-là.