La crise Covid, un impact certain sur l’avenir des GEM
Jusqu’à aujourd’hui la gestion des GEM était la quatrième roue du carrosse de la politique de la santé mentale : le truc sympa qui coûte pas cher, 30 0000 gémeurs sur une population de 2.5 millions de psychiatrisés, 0.5 % du budget de la CNSA. Résultat les GEM vivaient tranquillement chacun dans leur coin, sans organe fort leur permettant de communiquer. Il y avait certes le Cnigem depuis 2 ans, pouvant prétendre à ce rôle, grâce notamment aux formations qu’il a depuis 2 ans effectué à travers toute la France. Mais en dehors de celles-ci, cette association vieille de 15 ans , qui jusqu’à l’afflux d’argent suscité par les formations, était une coquille vide, n’a pas beaucoup suscité d’enthousiasme depuis longtemps.
Une nouvelle communication
La gestion de la crise du Covid va sûrement beaucoup changer dans les mois qui viennent la façon dont les pouvoirs publics communiquent avec les GEM. C’est vrai que grâce a cette crise nous avons eu droit à 3 Comités de Suivi des GEM en à peine plus d’un mois, cette instance de la CNSA qui normalement se réuni une fois par an, avec parfois une réunion thématique supplémentaire(cette année les fameux GEM autistes, d’ailleurs largement surreprésentés dans le comité de suivi) .
Jusqu’à maintenant la gestion complètement décentralisée, département par département (il existe un responsable des GEM par département qui ne connaît que très rarement ses alter ego voisins), avait paru suffisante, même si les GEM de plusieurs départements se plaignaient d’être moins bien traités que les autres, chaque ARS ayant de plus sa propre politique régionale. Le responsable départemental allait rendre visite aux GEM de sont territoire en prenant son poste, puis rassemblait chaque année les rapports d’activités de chacun et les remontait à son N+1 régional qui les concatenait et les envoyer à Madame GEM à la CNSA. Au bout de 2, 3 ans, un nouveau responsable départemental des GEM, arrivait chassant l’ancien et faisait à son tour sa visite inaugural avant de retourner dans sa tour d’ivoire. Certains, plus téméraires, mais peu nombreux, participait de temps en temps à des InterGEM ou des commémoration de GEM.
C’est allait cahin caha comme ça depuis 2011...Là avec le Covid tout ce bel édifice s’est écroulé comme un jeu de cartes. C’est ainsi qu’ on a vu le 13 mars au matin certaines ARS prôner la fermeture de leurs GEM, tandis que d’autres le laissait au libre arbitre de chacun, sans aucune logique apparente.
Le 16 mars, à part pour le CNIGEM, il était acté que tous les GEMs devaient fermer, mais il fallut attendre 4 jours pour qu’une directive nationale soit publiée par la cellule Covid du Ministère de la Santé, et le 1er avril pour qu’une réunion au sommet ait lieu. L’indigence du compte rendu de cette première réunion, montre
Du côté des ARS, le choc aussi a été certain, elles dont les responsables GEM se connaissaient très peu et qui n’avaient parfois que des rapports très lointains avec leurs GEM. On a donc eu droit cette fois, grande première, à une réunion inter ARS spécial GEM vers le 10 avril où chacune a pu échanger à propos des GEMs de leur région. ET le 22 avril, c’est à dire un mois après le début de la crise, les pouvoirs publics semblaient enfin en ordre de marche avec l’organisation par leur interlocuteur associatif d’une série de visioconf pour expliquer clairement quelle allait être la politique de déconfinement. Il n’y a plus qu’à espérer que ces visioconf provoquent le grand télé-amour des GEM pour leurs organes centraux.
Messages
1. Rakotonindrina Andreah Léon L’après COVID pour le GEM (Reims), 3 mai 2020, 10:56, par Stefan Jaffrin
Le fait que l’on ne peut avoir plus de quinze personnes dans une salle permet pour tout le monde de savoir faire des relais au niveau de la fréquentation du lieu,
Ainsi, les fréquences de la visites seront séquencé mais à long terme, en plus cela permettra du repos, donc, un petit recul sur ce que l’on a fait et ce qu’on pourra faire dans les ateliers suivants,
Parce que avant c’était tout avec trop de liberté, on se fatigue vite dans journée et le lendemain on reprenait déjà,
c’était la course sans objectif à atteindre, du coup c’était disparate et n’importe comment,
Je pense qu’ avec cet organisation,
On aura plus de lucidité sur ce qu’on fait et pourquoi on le fait,
Un sorte de prise conscience et avec de la maturité,
De plus les responsables pourront suivre de façon individuelle et indépendante chancun pour chacun de leur cas.
Il y aura plus de relations et complicités entre patients ce qui va permettre le brassage des pathologies (psychique) et les habitués à prendre conscience qu’ils ne ne sont pas seuls dans leurs têtes et individuellement, donc amoindrir les effets néfastes qu’elle provoque,
Les responsables distingueront ainsi ce qui ne va vraiment sur chaque cas et pourraient mettre un point sur le "i,,.
Merci,
2. La crise Covid, un impact certain sur l’avenir des GEM, 3 mai 2020, 11:52, par Sylonlys
Ce qui serait vraiment utile et indispensable, c’est que cette prise de conscience de ce que sont les GEM de la part des institutions de tutelle et financeurs, aux niveaux national, régional et départemental, c’est l’état financier catastrophique de certains GEM. Dont le mien : 17000€ de déficit en 2019, notamment du au changement de convention collective des deux animateurs fin 2018. Et le coût des charges fixes : loyer, fluides, assurances, etc. Je n’ai pas tous les chiffres car on ne peut pas les sortir de l’asso, et seuls les membres du CA y ont accès… qui ne relaient pas ou très peu les infos importantes auprès des autres adhérents (laxisme... et influence exacerbée de l’animatrice…) Mais il y aurait des économies importantes à réaliser, par exemple en optant pour les procédures simplifiées de l’URSSAF pour le paiement des salaires et des cotisations sociales (le gestionnaire nous prend 3000€ par an pour gérer les comptes… et on a un trésorier fantôme, si ce n’est prête-nom, qu’on ne voit qu’une ou deux fois par an, à l’AG et au premier bureau suivant quand il s’agit de renouveler le bureau... ). Total, sur tout le budget annuel, seuls 4800€ sont alloués aux activités (400€ par mois), ce qui fait que nombres d’activités extérieures sont payantes, ce qui freine la participation d’adhérents qui ont du mal à boucler les fins de mois… A se demander à quoi sert notre ARS de Nouvelle-Aquitaine... Il faut dire que notre gestionnaire gère tous les GEM du département, donc doitcertainement faire des économies d’échelle, et qu’il table sur une augmentation des subventions ministérielles ou le déblocage des fonds spéciaux d’urgence de l’ARS… Bref, une bonne inspection serait souhaitable, et un bon coup de balai, mais comment faire ?
3. La crise Covid, un impact certain sur l’avenir des GEM, 5 mai 2020, 07:19, par Stefan Jaffrin
Il y a plusieurs points dans votre intervention qu’il convient il me semble de séparer. Celui de l’argent Les GEM coûtent quand même 40 millions d’Euros chaque année pour 30 000 bénéficiaires réguliers, c’est quand même un joli cadeau (presque l’équivalent d’allocation familiale pour le premier enfant par bénéficiaire). Et certains GEM s’en satisfont, même si en revanche pour les GEM du 93/95 c’est notoirement insuffisant. Pour les suivants, je vous propose de répondre demain.
4. La crise Covid, En réponse à Rakatonindra, 5 mai 2020, 08:47, par Stefan Jaffrin
Tu as raison de souligner que cet épisode va sûrement profondément changer dans les GEM qui ont continué d’exister les relations entre gémeurs, créant plus de solidarité et des relations plus proches avec les animateurs.