La projection des Intranquilles à Compiégne : Un psychodrame moderne
UN EXTRAIT DU JOURNAL DE RECHERCHE DE STEFAN JAFFRIN :
Rencontre à 16 heures au GEM de Margny le 2 octobre 2018.
À propos de la projection des Intranquilles.
Rencontre avec le président du GEM de Compiègne, comme on le fait tous les 10/15 jours depuis deux mois (on a bien du se voir quinze fois et discuter plus de dix heures en tout, parfois pas plus d’un quart d’heure, entre deux portes mais aussi autour d’une bière dans un café de Margny… M’a dés le début expliqué qu’il était contraint de faire beaucoup de politique et donc qu’il devait se surveiller et pas dire n’importe quoi, même s’il n’en pensait pas moins : Compiègne, c’est très compliqué : la femme du maire, lui même très influent au niveau national et économique (ex président de la commission des finances du Sénat) est très impliquée dans le dossier handicap psychique, ayant elle-même un enfant malade.
Alain m’avait prévenu que Claudine Karinthi* serait présente et que je pourrais la rencontrer à ce moment là et discuter de mon projet de recherche, ce qu’on avait pas pu faire lors du CA ( lors duquel ils ont discuté de mon cas mais auquel je n’étais pas le bienvenu) et de l’Assemblée Générale .dont je n’ai pu assister qu’à la moitié).
En faite de rencontre informelle, c’était un rendez vous en bonne et due forme où j’ai reçu 1heure et demi de reproche, entrecoupé de leçon de chose sur e qu’était la psycho-thérapie institutionnelle de la part de quelqu’un qui n’y connaissait pas grand-chose : le centre Artaud ne serait pas un HP, ni un établissement de Santé Mentale. C’est comme pour Esquirol, Il y des centres Artaud partout en France.
Vraiment elle n’a pas apprécié de ne pas avoir été prévenue de cet événement. J’ai eu beau lui dire que j’en avais parlé à mes contacts de la Nouvelle Forge, du GEM, de l’ADARs, du CMP, rien n’y a fait, le mal était fait. Il aurait fallu réfléchir ensemble avant de programmer un tel film, notamment au message que nous souhaitons faire passer. Nous avons nous aussi avec La Nouvelle Forge, un centre qui pratique la psycho-thérapie institutionnelle et le GEM de Beauvais a réalisé lui aussi un film en 2016 (« Comme des fous » d’après ses souvenirs).
En plus ce film n’est pas du tout grand public, très complexe, auquel on ne comprend grand-chose. « Cela fout en l’air tout notre travail » et il ne donne pas l’image sur laquelle nous souhaitons communiquer. La thérapie institutionnelle c’est très dépassé et ça ne s’est jamais vraiment développé. C’est un truc de l’immédiat après guerre. En plus (sous entendu) Alain risque de se faire phagocyter et on va faire l’amalgame entre des choses très différentes. Les Clubs Thérapeutiques restent des CATP améliorés ou c’est les soignants qui restent la référence, même s’ils sont basés sur un principe de démocratie participative. C’est nous les GEM qui avons apporté la véritable révolution, grâce à nous, les gens ont pris le pouvoir. Nous nous travaillons à ce que es patients aient tous les modes de soin à leur disposition et ne soient pas dépendant d’une chapelle (plaisanterie sur le fait que les Clubs Thérapeutiques était un groupe de hippies attardés aussi sectaires que des troskistes).
Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, le président d’un GEM n’est pas le véritable chef, il y a au dessus de lui le Conseil d’Administration auquel il doit référer. Sont représentées dans celui-ci les associations marraines qui bien qu’elles n’aient qu’une voix consultative sont souvent les véritables décideurs. Paradoxe, les adhérents d’un GEM signe un papier dans lequel il cède leur droit à l’image au GEM, mais ils ne doivent jamais engager celle du GEM.