Le GEM L’escale à Lorient (VST 2018)
En 2003, une association départementale d’action sociale ouvrait à Lorient le club Espoir Morbihan, pour accueillir quotidiennement, pour des activités, des loisirs et des sorties, un public composé principalement de personnes adultes que des troubles psychiques mettent en situation de fragilité. Ce club avait un partenariat avec l’hôpital psychiatrique ; une infirmière de l’établissement participait à l’organisation des sorties. Ces activités étaient portées par de nombreux bénévoles.
Depuis 2005, une convention signée avec l’État reconnaît l’organisation de ce groupe en gem, l’adsea
(Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence
56) en est le parrain. Cette formule correspond pleinement à la participation des 110 adhérents présents régulièrement sur les 17 activités proposées. L’entraide mutuelle se réalise surtout dans la relation des adhérents, des bénévoles et des animateurs autour des ateliers ou du pôle accueil. Le gem est un lieu qui rassemble les membres provenant de 13 communes de la communauté d’agglomération du pays de Lorient.
Chacun est accepté, le gem est ouvert à tous. Il permet de s’entraider, d’échanger, afin de garder le contact avec l’extérieur ; c’est un repère dans le temps et la réalité du monde quelles que soient ses difficultés. Le gem œuvre pour l’égalité des droits et des chances des personnes en souffrance psychique et leur permet de vivre comme tout le monde et de se sentir à l’aise avec les autres Lorientais.
Ce n’est pas un lieu où des professionnels offrent des activités à ses adhérents ou des prises en charge. C’est un collectif de personnes qui veulent organiser des activités et des actions pour s’entraider et mieux vivre ensemble avec l’aide de professionnels, de bénévoles et de moyens financiers. Il est donc un moyen de prévention et de compensation des conséquences du handicap. C’est un lieu convivial où on peut se retrouver, s’entraider, organiser des activités pour s’épanouir et rompre l’isolement, maintenir des liens sociaux et retrouver confiance en soi. Les décisions concernant les adhérents sont prises par eux-mêmes et en toute liberté.
Création de l’association en 2008
L’association, créée en 2008, apporte un soutien social et relationnel à des personnes retournant à la vie autonome et contribue en ce sens à la prévention et à la promotion de la santé mentale sur son territoire. Elle est animée et gérée par des usagers accompagnés par une équipe de professionnels salariés (un coordinateur ayant une formation d’animateur professionnel, et une animatrice) et de bénévoles. Le groupe n’est pas réservé aux personnes reconnues handicapées, mais elles doivent être autonomes et accepter de prendre une adhésion. Les adhérents sont acteurs de leur projet de groupe qu’ils définissent et font vivre ensemble, en participant dans la mesure de leurs possibilités. Les décisions sont prises collectivement par le conseil d’administration et le bureau élus par les adhérents. L’animateur, le coordinateur et les bénévoles aident les adhérents à s’organiser pour réaliser leurs projets. Ainsi les personnes qui souhaitent adhérer au gem s’engagent par leur adhésion à participer à la vie du groupe dans un esprit d’entraide, sans que cela porte atteinte à leur liberté.
Le groupe a établi des relations avec les équipes de santé mentale en signant des conventions de collaboration. Le coordinateur, l’animateur et les bénévoles assurent le bon fonctionnement du gem, la mise en place des actions collectives, des animations, et un lien avec les services sociaux. Ainsi, le coordinateur et deux coprésidents participent à la commission d’accessibilité de la communauté d’agglomération de Lorient.
Le gem contribue à faire évoluer les représentations sociales sur la santé mentale en déstigmatisant les personnes en difficulté psychique à travers des interventions, des articles de journaux, des représentations théâtrales, des débats, et en représentant les usagers dans les instances régionales, départementales ou de soins. Au fond, le gem permet à chacun de trouver sa place de citoyen avec une participation active à la vie de la cité.
Article intégral : Le Hyaric Sonia, « Les gem, ça aide », VST - Vie sociale et traitements, 2018/4 (N° 140), p. 28-31. DOI : 10.3917/vst.140.0028. URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2018-4-page-28.htm