Le GEM Les Milles et Une vies d’Arnouville
Ahmed le sage, président du GEM d’Arnouville
"Les Milles et Une vies" se trouve à une centaine de mètres à peine de l’arrêt de la ligne D RER Villiers le Bel, à l’intersection des villes d’’Arnouville et de Gonesse. C’est un des sept GEMs qui a la Mayotte pour gestionnaire ; c’est d’ailleurs même le premier à avoir été pris en gestion par la Mayotte, dès sa création en 2009, avant que la Mayotte ne reprenne la gestion des GEMs de Saint-Denis puis de Montreuil. C’est un GEM qui a connu pendant cinq ans des débuts très difficiles, avec le passage d’une dizaine d’animateurs qui ne sont pas restés plus de six mois en poste, finissant tous par démissionner en raison des difficultés de la mission auprès d’un public particulièrement précarisé.
Une stabilisation au bout de 5 ans
C’est finalement avec la venue de Maryse, une animatrice chevronnée qui avait fait ses armes au GEM de Montreuil, que le GEM a connu une existence plus linéaire. Maryse y exerce toujours en 2020, partageant son temps avec le GEM de Bobigny à quelques stations de RER de là. Après six ans d’une existence sereine, le GEM connait depuis juillet dernier un passage plus mouvementé avec le départ d’un des animateurs, l’élection d’un président à poigne et des coups durs arrivés à certains des gémeurs (l’un d’eux fut renvoyé au pays parce que sans papier suite à des problèmes internes). C’est un GEM situé en plein centre ville, contrairement à beaucoup d’entre eux. Grand appartement au premier étage d’un immeuble de ville, juste au dessus d’un café, il dispose d’une cours intérieure où les gémeurs ne doivent pas s’attarder ainsi que d’un balcon extérieur qui est utilisé de façon quasi permanente... ne serait-ce que par les fumeurs.
Si les gémeurs disposent d’une forte autonomie, puisque plusieurs d’entre eux disposent de la clef du local, ils n’ont en revanche aucune autonomie financière puisque c’est l’animatrice qui gère tous les budgets. La situation au moment de notre passage était en train d’évoluer, non sans quelques difficultés. Il s’appelait auparavant le GEM de la Gare. Le GEM semble assez intégré dans la cité puisqu’il participe au comité de santé locale, au forum de la journée de la santé, ainsi qu’au CEAPSY. Le GEM travaille en étroite collaboration avec la Maison des solidarités qui se trouve dans les environs. C’est un GEM auquel ses adhérents sont très attachés parce que l’on sent qu’il représente un lieu de paix et de répit, ici encore plus que dans les beaux quartiers.
Je suis passé à deux reprises dans ce GEM, une première fois pour les 10 ans du GEM et la fois suivante pour la préparation de la journée InterGEM du 95. À chaque fois, nous y avons rencontré des animateurs et des gémeurs venus d’autres GEMs du département, notamment de Saint-Denis et d’Épinay, preuve d’une belle collaboration en réseau qui est sans doute la plus forte que nous ayons trouvée jusque là : les animateurs y sont des militants de la cause sociale et ont une vocation intellectuelle.