Les GEMs de Lille

Si Reims est le siège de la psychothérapie institutionnelle avec son fameux centre Artaud, Lille avec le CCOMS et son fameux secteur 59G21 est à la pointe incontesté de la psychiatrie communautaire et hors les murs depuis une bonne trentaine d’années. Ses nombreux dispositifs ambulatoires de crise et d’accompagnement permettent d’avoir un système basé principalement dans la communauté qui est extrêmement captif et qui permet de traiter les choses en amont des hospitalisations. Des équipes d’urgence sont prêtes à se déplacer à la moindre alerte et un suivi quotidien à domicile peut être effectué à la demande. Ce qui fait qu’au final pour 85 000 habitants on ne trouve que 10 lits d’hospitalisation là où la plupart du temps on en compte 5 fois plus. C’est ainsi que les psychiatres se targuent de trouver une réponse en moins de 48 heures pour 90 % des problèmes psychiatriques, là où il faut compter de un à trois mois pour avoir le moindre rendez vous ailleurs.

Un département fort bien pourvu en GEM

Le département du Nord est d’ailleurs fort bien pourvu en GEM, en possédant plus de dix, contre à peine cinq dans l’Oise par exemple. Quatre de ces GEM se trouvent dans l’agglomération lilloise, dont un seul "La Belle Journée" dans la ville elle même. Les quatre autres, "la Pause" et "les Ch’tits Bonheurs" "Amitié et Partage" et "Nord Mentalité", se trouvant à Roubaix, à Faches Mons en Bareuil et à Tourcoing. Ce 4e GEM qui était présidé par le célèbre Claude Ethuin, semble aujourd’hui en quasi faillite, suite au décès de celui-ci et à un conflit entre le nouveau président et les animateurs qui est en train de se terminer aux Prud’homes. A l’origine de ces GEM l’association adhérente à la FNAPSY, L’Ile M’est trop Pâle, créée en 2000 puis devenue Nord Mentalité en 2003. Amitié et partage est également parrainé par la FNAPSY, mais contrairement à Nord Mentalité n’entretient que des relations très distantes avec son parrain. Faut dire quà Amitié et partage, ma médiatisation des uns et des autres suscite un léger agacement.
Le GEM "les Ch’tits Bonheurs" qui est implanté dans le secteur du CCOMS, tout comme "Amitié et Partage" est d’ailleurs présidé lui aussi par un cador de la santé mentale, Vincent Demassiet, par ailleurs président du REV (Le Réseau des Entendeurs de voix).
Si ces GEM sont tous différents les uns des autres, ils ont cependant un point commun, le fait d’être tous auto gérés, alors que dans beaucoup de départements on ne trouve aucun GEM sans gestionnaire. Deux InterGEM sont organisés chaque année : l’un festif et l’autre studieux où l’on travaille davantage sur l’amélioration des activités. Il y a par ailleurs un collectif de réflexion rassemblant salariés d’un côté et adhérents de l’autre, qui se réunit également une fois par an mais qui a un rôle plus revendicatif auprès des ARS et autres structures de santé mentale. Il n’y a pas par contre les rencontres mensuelles d’animateurs comme cela se fait de plus en plus dans les départements, notamment ceux où un même gestionnaire s’occupe des GEM. Pas de mise en partage non plus ou de fréquentation de plusieurs GEM en simultanée par les adhérents.

L’expérience Lilloise du CCOMS a fait l’objet de très nombreux articles et rapports. Citons parmi ceux ci :

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