Les GEMs, un accueil plus ou moins inconditionnel
24 juin 2020 06:12 0 messages
Les GEMs, le cahier des charges le mentionne avec abondance, sont ouverts à toute personne désirant en faire parti. Il est bien mentionné qu’ils s’adressent en priorité aux personnes souffrant d’isolement à cause de leurs troubles psychiques mais pas exclusivement. Chaque GEM fait cependant sa propre interprétation du degré d’ouverture qu’il aura, certains GEMs n’acceptant que les personnes revendiquant un trouble psychique. C’est ainsi que plusieurs GEMs dont celui de Margny nous ont refusé à moi et à une maie la qualité de membre, faute de revendication de troubles psychiques de notre part.
Si le GEM accepte tout le monde, de faite on s’aperçoit que la quasi totalité des Gémeurs vivent en ville de façon autonome et il n’y a guére plus d’un ou deux gémeurs étant hospitalisé en long séjour. Etre gémeur nécessite donc d’être stabilisé, ne serait-ce que pour arriver à vivre en société.
Pour aller dans un GEM, nul besoin en revanche, contrairement au Club House, d’être suivi par un psychiatre et d’avoir une lettre de recommandation de celui-ci. Plus d’un tiers des adhérents de certains GEMs n’ayant d’ailleurs aucun suivi psychiatrique, le GEM étant pour eux parfois le premier pas d’un parcours en santé mentale.
Certains GEMs comme celui de Romorantin, demandent cependant un certificat d’aptitude à la vie en société gémique, aux postulants qui leur semblent les plus tangeants. De même au GEM de Fontenay aux Roses on a vu le cas de personnes exclus du GEM pour an, qui ne pouvaient y re-postuler qu’avec une recommandation de leur psychiatre.
Adoptant une lecture littérale du cahier des charges beaucoup de GEMs exigent de leur adhérent d’avoir un toit, ecluant ainsi les grands exclus. D’autres au contraire, comme ceux de Seine Saint Denis et du Val d’Oise, territoires deshèrités s’il en est, font de l’accueil inconditionnel. Il en résulte des GEMs beaucoup plus difficile à gérer, puisque souvent plus soumis à l’aléatoire et à des épisodes tendus voire violents. Ce qui explique que ces GEMs n’ouvrent qu’en présence de 2 animateurs.
Le critère de santé psychique n’est d’ailleurs pas le seul critère de sélection. C’est ainsi que beaucoup des GEMs très fréquentés (comme le Nouveau Cap à Nantes) n’acceptent les nouveaux venus qu’à raison d’une fois par mois. Et il n’est forcément évident pour quelqu’un d’un peu perdu dans sa tête de se souvenir d’aller au GEM ce jour là. Résultat : il se passe parfois plusieurs mois avant la prise de décision d’aller au GEM et la visite effective.
Et il en suffit pas de se rendre dans un GEM pour en devenir membre. Une période d’essai de 2 mois, ainsi que fixée dans le cahier des charges, est demandée. Certains GEMs, comme celui de Beaumont à Clermont Ferrand, imposent même trois mois.
Dans la même rubrique
21 juillet 2020 – GEM, la démocratie Potemkine
6 juillet 2020 – Quel argent pour les Gémeurs ?
5 juillet 2020 – Président, la figure montante des GEMs
28 juin 2020 – Quelques premières indications sur la gouvernance des GEMs
22 juin 2020 – Le fonctionnement en autonomie