Les points d’achoppement d’une thèse sur les GEMs

Faire une thèse sur les GEMs n’est pas forcément une partie de plaisir et il y a certains sujets qui peuvent être sensibles, cristallisant une série de conflits plus ou moins ouverts et armés. Voici quelques uns des sujets dont il ne faut à priori pas trop parler.... Il faut voir que nous sommes là dans un micro-milieu, pas forcément très ouvert à l’analyse sociologique approfondie. Donc tout ce qui ne va pas dans le sens d’un discours positif et non critique peut facilement paraître suspect.

Le respect du cahier des charges

C’est un des points de fixation durable. En effet le Cahier des Charges est une véritable obsession chez de nombreux responsables de GEMs, ne serait-ce que pour des raisons financières. C’est très souvent au nom du cahier des charges qu’ils nous répondent, coupant cdouret à tout essai d’analyse : "l’interdiction faite aux SDF de fréquenter les GEMs est dans le cahier des charges, il est inutile de revenir dessus." De même que le fait que le GEM est dirigé par un président élu. Un non respect du Cahier des Charges peut entraîner des représailles financiéres et plusieurs GEMs se plaignent d’ailleurs de n’avoir pas reçu une subvention intégrale à cause de cela.

Le poids du parrain
La aussi, il faut se méfier quand on commence à analyser le rôle exacte que joue un parrain dans un GEM. Attention à ne pas dure que le parrain influence le président : il n’a qu’un rôle consultatif, même si de fait beaucoup des présidents sont démissionnés par le parrain ou lui obéissent au doigt et à l’oeil. C’est en grande partie parce que nous avions mis en avant cette contradiction que nous avons du fuir en courant notre premier terrain. Il faut voir que nous touchons ici des questions d’honneur et d’argent. Le président, tout à son nouveau rôle de président, ne veut pas admettre qu’il a une autorité supérieure aux yeux des autres. Cela dout se faire silencieusement.


La relation Clubs Thérapeutiques GEMs :

Elle est connue de longue date et de beaucoup, ne serait-ce que par la thèse de médecine soutenue par Benattar en 2005, l’article de Marie Odile Supligeau de 2009 ou les formations du CNIGEM auxquelles ont assisté plusieurs milliers de gémeurs. Cela n’empêche qu’elle suscite encore de nombreuses guérillas plus ou moins locales qui ont d’ailleurs plus ou moins impacté notre travail de thèse, provoquant l’annulation de notre venue à certains événements, la destruction de pages WEB.

Les sources de celle-ci se trouvent en premier dans le bras de fer entre les gestionnaires de l’hôpital, les zélotes de la loi de 2005 sur le handicap psychique, et les tenant d’une psychiatrie plus soignante et forcément plus financées. Etre à la fois un connaisseur des GEMs et des Clubs Thérapeutiques, n’est pas toujours une position tenable, ne serait-ce que parce que les GEMs appartiennent au domaine médico-social, alors que les Clubs Thérapeutiques relèvent du sanitaire et de la psychiatrie : ils font la même chose souvent, mais il ne faut surtout pas essayer de les comparer parce que c’est un crime de lése majesté.

Et c’est vrai que en tan que sociologue des GEMs et adepte d’une interdisciplinarité GEMs/Clubs Thérapeutiques, j’ai pu apparaître souvent comme un agent double : la représentante de l’Unafam Oise me prenant pour un suppôt du centre Artaud et les membres du TRUC pour un espion du CNIGEM.

Messages

  • Dommage qu’on exclue les SDF de certains lieux.. C’est déjà pas facile de ne pas avoir de toit mais si en plus ils sont interdits des lieux de rencontre..

  • C’est du au fait que le GEM doit être un havre de paix avec très peu de conflits interpersonnels et que la population des SDF a été onsidérée comme présentant de trop grand risques d’accès de violence pour en faire parti. Elle est par ailleurs considérée comme trop asociale pour pouvoir fonctionner au sein d’un groupe -c’est quand même tout l’enjeu d’un GEM que d’arriver à faire vivre harmonieusement 10 à 20 personnes dans un quotidien plus ou moins folichon.
    N’oublions pas non plus que les GEMs sont en partie une création de l’Unafam, l’ Union Nationale des Familles d’usagers, majoritairement issue de la classe moyenne voire de la bonne bourgeoisie. Non simplement ils aiment pas trop les SDF, qui sont souvent des "sans familles" mais en plus il auraient vu d’un mauvais oeil que leur s rejetons pour qui les GEMs ont été créés, se mélangent à cette engeance.

    Plusieurs GEMs nous ont cependant indiqué avoir accepté des SDF comme adhérents (parfois même logés dans le GEM) et on trouve un GEM spécial SDF à Marseille, ville connue pour son engagement en faveur des grands précairs souffrant de troubles psychiques : les Nomades Celestes. Le GEM Arlequin de Lyn était lui aussi à l’orgine un GEM pour SDF, avant sa mue de 2014, date à laquelle il est devenu un GEM normal.