Qu’est ce qu’un Groupe d’Entraide Mutuelle ?

Les G.E.M. s’inscrivent dans la paysage de la réinsertion sociale d’anciens patients du champ psychiatrique. L’enjeu est de leur permettre d’être les acteurs de ce nouveau parcours par l’engagement, la prise de responsabilité, le partage d’initiatives, la rupture de l’isolement tout en vivant des expériences choisies au sein de la structure. Le vécu au sein d’ateliers à visée culturelle, corporelle ou sportive… est un facteur important de cette réinsertion. Pour les animateurs il est essentiel d’élaborer ces ateliers, de les conduire avec des partenaires, d’impliquer les adhérents afin qu’ils se saisissent du projet et que leur présence aille au-delà d’une simple pratique.

Les GEMs font partie d’un ensemble de structures d’aide au retour à la vie sociale (hôpital de jour, clubs thérapeutiques, SAVS, SAMHSA...) et ils en sont quelque part le dernier sas avant un retour complet en société. Contrairement à toutes les autres structures appartenant à l’État, ce sont des lieux associatifs appartenant aux adhérents.
Ce sont des lieux de vie de jour appartenant à une association sur le modèle "un lieu = une association". Il en existait 505 fin 2018 (et près de 600 aujourd’hui) auxquels adhèrent quelque 30 000 personnes qui s’y rendent souvent plusieurs fois par semaine.
Ces lieux doivent pratiquer un accueil inconditionnel mais sont destinés principalement à des personnes ayant connu des difficultés psychiques qui les ont exclues du marché du travail et de la société. Ils ont été instaurés par la loi de 2005 sur la reconnaissance du handicap psychique et sont financés par l’État à raison de 78 000 euros par an chacun. Cet argent leur permet, en plus de la location du local, d’employer un ou deux animateurs chargés de l’organisation au quotidien.
Ils sont ouverts à raison d’environ trente heures par semaines, disposent d’un bar sans alcool, d’une cuisine et de plusieurs salles dédiées (une salle relaxation, une salle machine à coudre...) et organisent des activités et des sorties quasi-quotidiennement.
Avoir ou avoir eu des problèmes psychiques, comme c’est le cas d’environ 5 millions de personnes en France, est très souvent synonyme de mise au ban de la société, d’un isolement assez total dans une misère également assez grande. Faire partie d’un GEM est aujourd’hui le meilleur moyen pour beaucoup de revenir à la vie, d’abord dans le GEM, puis un jour, s’ils le souhaitent, en dehors du GEM.

Présentation des GEM sur le site de la CNSA