Quand GEM & Club Thérapeutiques se cotoyaient
La fameuse annexe 3 de la circulaire du 29 aout 2005
Si aujourd’hui la filiation entre GEM et Club Thérapeutique semble en grande partie rompue, au point où beaucoup d’animateurs de GEM n’ont jamais entendu parler de la psychothérapie institutionnelle, il fut un temps où les deux structures marchaient main dans main. D’ailleurs si le Cahier des Charges depuis 2011 ne fait quasiment plus référence aux Club Thérapeutiques en 2005, ceux-ci apparaissait dès les premières lignes de sa première mouture.. ET la circulaire d’application leur consacrait même un grand paragraphe. Il faut dire que sur les 100 premiers GEM créés à l’automne 2005 , un bon tiers existaient déjà sous la forme de Clubs Thérapeutiques.
Circulaire DGAS/3B no 2005-418 du 29 août 2005 relative aux modalités de conventionnement et de financement des groupes d’entraide mutuelle pour personnes souffrant de troubles psychiques
ANNEXE III
GROUPES D’ENTRAIDE MUTUELLE ET CLUBS THÉRAPEUTIQUES
Les clubs destinés aux personnes souffrant de troubles psychiques trouvent leur origine dans la pratique de la psychothérapie institutionnelle qui a contribué à susciter l’implication active des patients. Le mot club a été utilisé très largement dans le mouvement de la psychothérapie institutionnelle et il recouvre des réalités parfois très contrastées. On peut néanmoins considérer qu’ils se sont développés schématiquement selon deux axes.
- ceux qui justifient de la dénomination « clubs thérapeutiques » sont encadrés par les soignants et s’intègrent dans le projet de soins des patients du ou des secteurs qui les mettent en oeuvre ; ils ont leur place dans la palette des instruments de prévention, de soins et d’insertion sociale du secteur, pour soutenir les patients dans la reconstruction de leurs liens sociaux et leur insertion sociale ;
- d’autres ont pris davantage leur autonomie et leur indépendance par rapport à l’institution de soins, tout en établissant avec elle des liens de partenariat. Ce sont des associations d’usagers qui organisent leurs activités, et ils fonctionnent sur un modèle semblable ou proche de ce qui est défini dans le cahier des charges des « groupes d’entraide mutuelle » (GEM).
Ces deux types de clubs ont leur pertinence, et le programme de création et consolidation des GEM ne doit pas introduire de confusion, ni produire un désengagement des établissements de santé mentale vis-à-vis des clubs thérapeutiques existants ou en projet, qui restent des éléments de la palette de soins psychiatriques, agréés et financés comme tels. Il convient de préciser que les définitions des clubs thérapeutiques et des clubs type GEM ne sont réductibles ni à la localisation (dans un hôpital ou dans la cité), ni à des critères de gestion, mais sont liées à la nature du projet et du « contrat » passé avec les personnes. Ce qui fait la nature thérapeutique d’un club, ce n’est pas le fait qu’il soit financé par un établissement de santé, mais qu’il constitue une forme institutionnelle de soin ; ce qui fait la nature d’un GEM, ne n’est pas qu’il soit dans la cité, mais qu’il soit fondé sur un projet d’entraide mis en oeuvre par les usagers eux mêmes.
Si le programme GEM pour personnes souffrant de troubles psychiques ne concerne donc pas les clubs thérapeutiques, il peut par contre intéresser tous les clubs soutenus par un établissement de santé mentale, dès lors qu’ils répondent au cahier des charges, et leur apporter un financement, le cas échéant en complément des apports en subvention ou en nature de ces établissements.
Il faut à cet égard souligner que conformément au cahier des charges, un GEM, fondé sur l’association de ses usagers, peut être parrainé par un établissement de santé mentale, au même titre qu’il peut l’être par une autre association d’usagers ou de familles, ou une association de professionnels oeuvrant dans le champ de la santé mentale (Fédération d’aide à la santé mentale - Croix Marine, par exemple).
Par ailleurs, les établissements de santé mentale sont bien sûr concernés par l’ensemble du programme GEM, comme partenaires, pour établir avec ces groupes les liens nécessaires à un bon accès aux soins des personnes, comme indiqué dans le cahier des charges.