SDF, toxicos et mineurs dans les GEMs
Toxicos, SDF et personnes de moins de 18 ans ne sont pas forcément bienvenus dans les GEM. Pour les mineurs c’est simple, le GEM étant une association loi 1901, ils doivent avoir l’autorisation parentale et leur participation reste très encadrée. Pour les toxicos et les SDF en revanche leur non acceptation par les GEM est beaucoup plus problématique dans la mesure c’est un peu un traitement social à ceux vitesse.
Les SDF, mal aimés de la psychiatrie
Les SDF sont les grands mal aimés de la psychiatrie, bien que très souvent sujets à des troubles , ils sont souvent rejetés des institutions... Concernant la présence ou non de SDF dans les GEM on notera le flou relatif qui entoure cette question avec un Cahier des Charges qui ne sait trop sur quel pied danser. Certains GEM l’interdisent, d’autres le tolèrent et les plus militants disent pratiquer l’acceuil inconditionnel.
Certains GEMs de départements prolétariens justement, comme ceux du 93 et du 95 pratiquent l’accueil inconditionnel et l’ont inscrit dans leur charte. Mais très nombreux restent ceux qui comme celui de Margny les Compiégnes revendiquent haut et fort le droit de ne pas les accueillir (à Connexion Plus à Paris nous n’en avons pas rencontré non plus).
. “La circulaire du 29 août 2005 fixant le cahier des charges énonce que l’objectif est la création ou la consolidation d’associations rassemblant majoritairement des personnes en difficulté ou en situation de handicap du fait de troubles psychiques." Le cahier des charges 2019 précise cependant que le fait d’avoir un logement ne saurait être une condition obligatoire pour faire parti d’un GEM -alors que c’est une condition impérative pour faire parti d’un ClubHouse.
C’est clair et net qu’un GEM ne peut avoir pour population principale des SDF. Ils sont souvent tolérés dans la mesure où ils sauront s’intégrer au reste de la population du GEM, mais c’est tout. Nous n’en connaissons qu’un qui tiennent encore la route aujourd’hui Mine de rien à Avignon, mis en place par le Comité d’Action des Sans Abris. Les Nomades Célestes à Marseille qui cible directement cette population ont d’ailleurs mis la clef sous la porte (parce que l’ARS refusait de les subventionner davantage ?). Le GEM L’agora à Lyon a lui aussi dans un premier temps était principalement le GEM d’un centre d’accueil d’urgence pour hommes à la rue, avant de rédémarrer une seconde vie en 2014.
Pas de GEMs pour les SDF ou les toxicos
De même un porteur de projet ne pourra faire financer en tant que GEM une structure principalement dédiée aux toxicomanes et alcooliques. Paradoxe que tout cela, alors même que les psychotiques sont aussi nombreux à souffrir d’addiction et les SDF à être psychotiques. Pour mieux comprendre tout ça deux raisons : l’une tenant de la différence entre le plus psy et le public SDF, l’autre relevant des condtions même de l’emergence des GEM. Il ne faut pas oublier que l’Unafam (plus bourgeoise que prolétarienne dans l’ensemble) à voulu la création de GEMs pour mettre à l’abri sa progéniture et qu’elle aurait vu d’un mauvais oeil qu’on la mélange au reste des gueux que représentent les 2 autres populations. Souvenons nus à quel point l’intrudiction des TC et des autistes les a fiat râler.
Une des premiéres vertus ’un GEM par ailleurs c’est d’être un havre de paix. C’est vrai que nous avons affaire avec les psychiques à un public beaucoup plus doux, souvent neuroleptisé, vivant chichement mais peu confronté à la grande misère. Ce public a avant tout besoin de calme pour qui le moindre événement peut se transformer en drame. Le GEM correspond par ailleurs à un projet collectif de rétablissement dans lequel les Sdf peuvent plus difficilement s’engager, pressés qu’ils sont par leur survie quotidienne. C’est d’ailleurs pour la même raison que les GEMs accueillent un public stabilisé et autonome et refuse les personnes en état de crise.
Accueillir le public des grands précaires impose des normes d’organisation beaucoup plus stricte. C’est ainsi que les animatrices de Montreuil pour se sentir plus en sécurité travaillent en binôme. Il y a en effet un peu plus de risque de comportements violents, de vols qu’avec un public psy classique. Il se trouvera aussi tôt ou tard un SDF qui voudra dormir dans le GEM et ça c’est strictement interdit. D’ou l ’importance d’avoir des structures d’accueil spécifiques pour les SDF, qui restent malheureusement beaucoup moins développées que les GEMs-on s’amuse moins en général dans le local du 115 que dans le GEM.
Cela dit on peut se demander dans quel mesure les vertus de ré insertions sociale par la cogestion ne pourrait pas bénéficier aussi aux SDF et toxicos. Pourquoi leur refuse-t-on des GEM qu’on accorde pourtant si généreusement aux psychotiques. N’ont il pas le droit eux aussi d’avoir un lieu de vie. Si pour les SDF cette absence de GEM n’est pas étonnante dans la mesure où toute la problématique de prise en charge tourne autour de l’hébergement, c’est plus étonnant coté Tox pour qui des tas de structures existent déjà qui pourraient facilement être transformées en GEM.
Messages
1. Les SDF dans les GEMs, 7 mars 2020, 12:41, par Pierre-Jean
Bonjour,
Le GEM Mine de Rien d’Avignon a été créé par CASA (collectif d’action des sans-abris). L’UNAFAM 84 l’a parrainé en demandant a faire attention qu’il n’y ai pas exclusivement un public rue. Pendant les 10 ans où j’en ai été l’animateur ça s’est plutôt bien mélangé...
1. Les SDF dans les GEMs, 7 mars 2020, 17:42, par Stefan Jaffrin
Je découvre votre superbe GEM qui a l’air très dynamique et je viens de découvrir pâr ailleurs le supermarché solidaire "GEM la Coop". Donc vous l’ARS vous a permis de vous orienter vers un public grande précarité. Je ne connaissais que les Nomades Célestes à Marseille et Agora à Lyon qui avait été dans un premier temps le GEM d’un centre d’accueil d’urgence. Je suis aussi persuadé que tout peut bien se passer, mais je ne fais que retransmettre les préventions dont on m’a fait part.