Un exemple de conflit dans la gestion d’un GEM
La plupart des GEM se mettent en place dans la joie et la bonne humeur. Cependant, il arrive parfois qu’il y ait entre parrains, président et gestionnaires, de très violents conflits de pouvoir, les uns et les autres s’accusant d’abus de pouvoir, fermant arbitrairement le GEM… C’est ce que nous avons pu voir récemment dans un GEM de l’ouest de la France et dont nous vous parlerons peut-être un jour.
Les faits sont cependant rarement portés sur la place publique de façon explicite et administrative. Cela avait été le cas en 2012 sur un forum public toujours accessible en ligne. C’est pour cela que nous permettons de le reproduire ci.
Peut-être que 75 % des GEM sont constitués en associations d’usagers, mais quelles associations et pour quoi faire ?
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COMPTE RENDU DE L’ACTION AUPRÈS DE L’Association ALBATROS, demeurant à AUBENAS (07)
Le jeudi 15 – vendredi 16 novembre 2012
Rendez-vous est pris avec les membres du bureau élargi à deux adhérents dont un membre du CA de l’association, ALBATROS ayant été créée dans le cadre du fonctionnement du GEM de la ville d’Aubenas en Ardèche.
Ordre du jour :
Compléter et signer certains feuillets de la convention de financement pour l’exercice 2012. Faire le point sur le fonctionnement du GEM et son administration avec le cahier des charges 2011.
Quels moyens mettre en œuvre par l’association pour occuper toute sa place dans le dispositif ?
Et puis l’annonce tombe : la réunion proposée par l’ARS et le parrain gestionnaire est annulée !
De quoi s’agissait-il ?
1) La convention de financement 2012.
Les feuillets à remplir par l’association sont : 1.1 - 1.2 - 2 - 4. 1 et peut-être 4.2.
Les membres du bureau présents expliquent qu’ils n’ont jamais pu obtenir les documents nécessaires pour compléter ces fiches, comme :
le listing des adhérents avec leurs coordonnées (il s’agit d’un groupe d’entraide mutuelle ) donc difficile d’en dire le nombre,
difficile sans le cahier de présence de déterminer la fréquentation des adhérents au GEM.
Il est également difficile, sans avoir consulté ni obtenu ni le bilan 2011 ni le compte de
résultat, de faire signer la présidente et le trésorier.
Comment dire que le budget prévisionnel est réaliste lorsque l’on n’y a pas participé ?
Enfin comment attester sur l’honneur de la véracité des items renseignés lorsque l’on a été tenu écartés et ignorés par le parrain gestionnaire de tout le fonctionnement d’administration et de gestion de la structure Groupe d’Entraide Mutuelle ?
Ajoutons que, hormis la pièce la plus grande où se passent les activités, les autres pièces sont
fermées à clé et inaccessibles aux adhérents et aux membres du CA et du bureau, sauf s’ils sont
accompagnés par l’animatrice.
Remarque :
Il est étonnant que l’ARS Rhône-Alpes, connaissant parfaitement la situation, insiste malgré cela pour que les responsables associatifs remplissent des documents et les signent dans ces conditions. C’est demander à des usagers de s’exposer et de cautionner une situation qu’ils refusent, alors que la mission de cet organisme est d’aider et de protéger les intérêts des usagers puisqu’ils sont en position de fragilité par rapport au parrain, au gestionnaire et à la tutelle de fait qu’ils exercent puisqu’il s’agit d’une seule et même personne morale.
Il s’agit également de vérifier que les locaux sont bien loués à bail. En effet, les GEM du fait de l’origine des fonds dont ils disposent, sont interdits d’achats immobiliers.
2) Le fonctionnement du GEM.
Ce qui précède indique déjà des libertés avec le cahier des charges.
Nous avons également pu examiner les indications préconisées tant par le parrain gestionnaire que par l’ARS (couleur d’encre) dans le projet de nouveaux statuts de l’association. Ces indications allant dans le sens d’une tutelle acceptée, la convention de parrainage et de gestion donnée à signer à l’association procédant de la même orientation.
3) Les moyens à mettre en œuvre :
Du fait du refus des responsables de l’Association de se soumettre à la volonté unilatérale des instances de parrainage et de gestion une division profonde s’était créée dans l’Association entre les adhérents les plus vulnérables et les instances Bureau et CA, entre l’Association et le parrain gestionnaire. Parce que UNGF avait décidé de faire de cette visite un moment d’apaisement et de médiation nous avons convenu d’une visite sur les lieux du GEM dans l’après-midi où nous examinerions tous ensemble le fonctionnement du GEM tel qu’il est vécu par les adhérents eux-mêmes, leurs aspirations, et les possibilités offertes par le cahier des charges.
Ce souci de ménager des personnes déjà très éprouvées par l’affrontement avec le parrain gesionnaire qui dure depuis des mois nous a permis de libérer la parole dans un souci d’améliorer la situation. L’échange, la confrontation de certaines situations avec les dispositions du cahier des charges, dans un climat apaisé et d’amitié a permis que le débat s’instaure et que chacun, sans crainte exprime librement son ressenti.
Remarque :
Le désir de s’informer sur les « autres » GEM, ceux de Marseille et d’ailleurs, d’avoir des nouvelles de la famille des GEM et des liens qui se sont créés au fil du temps entre les plus anciens, constater l’aide apportée des uns aux autres, ont permis un échange très positif, très fructueux.
Les personnes présentes ont ressenti leur appartenance à quelque chose de plus vaste et de très rassurant. L’isolement était rompu. En mesurant la légitimité de la volonté d’être pris en compte le besoin de justice et de respect émergeait.
Les adhérents et leurs instances CA et Bureau ont pu prendre ensemble la décision de ne pas signer la convention pour le financement 2 012 (!)dans les conditions imposées, ils développeront leurs arguments, réitéreront encore leurs exigences d’être respectés et associés aux décisions concernant leur GEM. C’est une question de partage de responsabilité et de dignité réciproques.
Maïté ARTHUR
Présidente UNGF