Un groupe d’animateurs de GEM demande un doublement des financements des GEMs

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C’est bien connu les GEMs ont été mis en place parce que ça coûtait moins cher que de maintenir les malades mentaux dans des Hôpitaux psychiatriques. Et ce n’est pas quelques milliers d’Euros supplémentaires qui vont changer la donne. Quoi que.... Rassurez vous, je plaisante un peu et ne fait que reproduire ce que j’entends régulièrement dans les réunions du TRUC, qui n’a cela dit pas entièrement tort.
Allez soyons fous, faisons passer la subvention annuelle des GEMs de 77 à 140 000 Euros (et la subvention annuelle pour les 500 GEMs de France de 40 à 80 millions soit l’équivalent de l’ensemble de la rallonge budgétaire allouée à la psychiatrie en début d’année).

A peine de quoi s’offrir une tournée au bistrot par mois
C’est que les GEMs ne croulent pas sous l’argent. Une fois payés leurs deux animateurs, leurs locaux et les divers frais fixes pour les GEMs parisien notamment, il ne reste souvent que 500 Euros pour organiser des activités extérieures : à peine de quoi payé une tournée de Ricard à l’ensemble des adhérents une fois par mois. Ce qui explique donc que dans certains GEMs on puisse éventuellement s’ennuyer ferme et qu’à part les parties de belote, il n’y ait pas grand chose à faire. Si les 78 000 Euros sont suffisant en province, en Ile de France, le doublement se justifierait amplement. Dans le 93 et le 95 cela ne permet pas aux GEMs d’ouvrir plus qu’à mi-temps.

Et si l’on en croit le bilan annuel de l’activité des GEMs diffusé par le CNSA la situation n’est pas prêt de changer puisque les financeurs autres que les ARS restent toujours de moins de 5 000 Euros en moyenne, un chiffre qui n’évolue guère d’année en année. On aurait pourtant pu croire qu’au fur et à mesure de leur enracinement local, les GEMs auraient reçus plus de finances des collectivités territoriales ou auraient trouver des moyens de faire de l’argent. Mais apparemment ce n’est pas si facile et le rêve de quelques gestionnaires du ministère que les GEMs se débrouillent seuls semble s’éloigner d’année en année.

Cela dit, donner juste assez d’argent aux GEMs pour leur permettre de fonctionner à minima est aussi une très bonne stratégie, ne serait-ce qu’en terme de sélection naturelle : seuls les GEMs les plus débrouillards survivront. De plus c’est une façon d’inciter le GEM à aller chercher ailleurs d’autres subventions et à se débrouiller par lui-même, ce qui est important surtout quand on s’adresse à un public habitué à être dépendant et plus ou moins entièrement pris en charge. Parce que de l’argent, si vous en voulez vraiment, il est possible d’en trouver, ne serait qu’auprès du conseil départemental. C’’est ainsi que 10% des Conseils Départementaux versent de 20 000 à 30 000 Euros en complément de la subvention ARS. Et puis, si malgré tout, vous êtes encore mort de faim, rien ne vous empêche d’aller faire la tournée des super-marchés du coin pour en trouver un qui vous laissera ses invendus. C’est ce que font entre autre le GEM de Fontenay aux Roses ou de Margny Les-Compiègnes, ce dernier grapillant pour 30 000 Euros de repas gratuits chaque année.

L’article en ligne sur le site Comme des fous

Messages

  • Bonjour,
    pour votre information, même en "province" les GEM tirent la langue. Le mien (Périgueux) est déficitaire de plus de 17000€ depuis l’année dernière, faute notamment au changement de statut des deux animateurs en 2018, qui du coup "coutent" plus cher à la structure, gérée financièrement par l’association Croix marine de Dordogne - comme les 6 ou 7 autres GEM du département ! Et quand je dis "financièrement", c’est pour rester poli et ne pas polémiquer… La soi-disant indépendance et gestion des GEM par leurs adhérents qui prévalent dans les textes est fort éloignée de la réalité du terrain !