Une lente mais sure ré-ouverture des GEMs
Dans les premiers temps tous les GEM ont fermé. Ils ont même pour la plupart d’entre eux précédé la mesure de confinement général du 17 mars. Nous n’avions plus à cette époque qu’un GEM savoyard à annoncer qu’il restait ouvert sur sa page Facebook. Pourtant seules quelques ARS avaient incité à la fermeture des GEMs dès l’annonce de la fermeture des écoles du 12 mars.
On allait faire du télé-GEM qu’ils disaient. Très vite pourtant on s’est aperçu que le GEM manquait terriblement à certains Gémeurs, provoquant la ré-hospitalisation de certains d’entre eux et malheureusement quelques tentatives de suicide. Etre confiné n’est pas drôle, d’autant plus quand on est seul, mal logé et fragile psychologiquement. Les animateurs de certains GEM ont du ainsi passer plusieurs heures par jour avec certains de leurs adhérents, mais aussi partir à la recherche de ceux qui ne donnaient plus signe de vie ou n’avaient pas de téléphone tout simplement. Le beau discours des GEM 2.0, des GEM à distance, c’était beaucoup de poudre de perlinipin alors que 25% seulement des d’adhérents sont équipés en matériel informatique et ont accès à internet ! Le Comité de Suivi des GEM signale d’ailleurs qu’un GEM a fait l’acquisition de tablettes numériques pour les adhérents qui n’avaient pas de moyens de télécommunication.
S’apercevant que le remède, le confinement, pouvait produire des effets pire que le mal, des le 2 avril le gouvernement annonçait un confinement allégé pour toutes les personnes en situation de handicap psychiques. Désormais elles pouvaient se déplacer comme bon leur semblait et aller s’installer dans des lieux de répit pour pouvoir se sentir mieux.
Jamais les autorités sanitaires ne parlèrent des GEMs et officiellement tous demeurèrent fermés. C’est cependant à ce moment qu’on vit les premiers salariés retourner travailler dans leur GEM et ceux-ci ouvrir certains jours de la semaine, qui pour distribuer des masques, qui pour des attestations ou des paniers alimentaires. Certains comme le GEM de Digne se contentèrent d’ouvrir leur jardin en invitant les gémeurs mal logés à s’y rendre pour décompresser et se sentir "comme à la maison". Ailleurs les animateurs se sentirent davantage autoriser à se déplacer en ville pour aller prendre l’air avec les gémeurs qui le souhaitaient : un bout de chemin ensemble.
Le GEM Suis ton chemin d’Angoulême, comme sans doute d’autres, mais c’est le seul qui a eu le courage de nous le dire, accueille depuis cette date un ou deux gémeurs chaque jour, ceux qui étaient au bord de craquer, pour leur permettre de souffler. Une des personnes accueillies, n’en pouvait plus de rester dans son 10 mètres carrés, au GEM, qui disposait d’un grand jardin, elle put jardiner et tondre la pelouse : se sentir revivre quoi. C’est ce jour là que beaucoup de collectivités locales ont vraiment compris le rôle social que pouvaient jouer les GEMs.